Nord-ouest du Cambodge

Après quelques jours à Phnom Penh nous prenons le bus pour Kampong Cham, 5h de route et de multiples villages traversés. La ville est de bord du Mékong, et les immeubles se comptent sur les doigts de la main.
Nous louons des vélos pour aller visiter l’île de Kho Paen. Il nous faut traverser un grand pont pour rejoindre cette petite île du Mékong, l’ancien pont de bambou a été remplacé par du béton.
C’est très joli, il se dégage une harmonie et un calme reposant. Les maisons en bois sont belles par leur simplicité, le contraste entre la terre rouge et la verdure nous éblouit.

Nous prenons ensuite le chemin inverse et allons visiter les ruines du Vat Nokor. C’est un temple bouddhiste mahayana du 11e siècle, qui nous donne un petit aperçu de ce que doit être Ankor.
Nous ne restons malheureusement pas longtemps, c’est à mon tour d’être prise de crampes d’estomac. Nous qui pensions être immunisés depuis le temps.

Après cette rapide escale de deux jours à Kompong Cham, nous montons dans un minivan pour Sem Monorom.
Le 7 juin, nous arrivons donc à ce gros village niché à 800 mètres d’altitude. Nous sommes dans la région du Mondolkiri, avec ses nombreux villages de minorités et ses spectaculaires chutes d’eau. Des Buong, issus des villages alentour, viennent vendre leurs produits sur le marché avec leur panier attaché sur le dos. Ici, d’ailleurs, nous ne trouvons quasiment pas de supérettes, les marchés sont présents partout.

Nous décidons de partir dès le lendemain pour un trail de 2 jours dans la forêt, organisé par notre guesthouse Green House. Nous retrouvons notre guide Samuel dans son village Buong à environ 30 minutes de mini bus.
Au programme 6 heures de marche à travers la forêt, infestée de moustiques et de sangsues, pour découvrir de jolies chutes d’eau. Nous arrivons devant un grand bassin pour faire une pause déjeuner. Nous repartons par un autre chemin en traversant forêt, terrains déforestés pour cultiver riz, bananes, arbres à noix de cajou… Les paysages changent brusquement d’apparences.

Vers la fin du parcours, c’est une rivière qu’il faut traverser. Samuel a un peu sous-évalué la hauteur de l’eau. Nous nous déchaussons et remontons nos pantalons, mais l’eau nous arrive en haut des cuisses. Le courant est assez fort, les pierres glissantes, Samuel est obligé de faire des allers-retours. Camille ne manquera pas de tomber à l’eau, nous avons bien rigolé.

Maëlle toujours devant, franchit la dernière montée avant d’arriver au village. Nous dormons cette nuit au village de Punang, 400 habitants. Ils vivent ici le plus simplement possible. Toute la famille dort ensemble, les sols des maisons sont en terre, les WC au fond du jardin. Les vaches, buffles, cochons, poules… sont tous en liberté et circulent autour des maisons. Les filles se sont bien amusées à courir après les cochons, ou à caresser les vaches.
Ici on parle un dialecte Puno, et le kmer dès qu’ils descendent dans la vallée. Nous dormons cette nuit dans une maison traditionnelle, avec son toit en paille qui descend très bas. Il n’y a que 2 ouvertures et il fait vraiment très sombre à l’intérieur de la maison, nous ne sommes pas habitués. Nous rejoignons assez tôt nos hamacs et refermons les moustiquaires avant de nous faire attaquer.

À 6h30 le lendemain matin, nous pataugeons dans la boue pour aller boire notre thé. Il a plu presque toute la nuit, on a eu beaucoup de chance de n’avoir pas eu une seule goutte la veille lors du trek. Heureusement, car le sol était déjà bien glissant.
Nous sommes ensuite allés à la rencontre de deux éléphants. il s’agit d’un petit centre appartenant à une communauté.
Depuis quelques années, il y a une prise de conscience vis-à-vis de l’utilisation des eléphants. Ces gros pachydermes étaient il y a plus de 20 ans leur moyen de transport, puis peu à peu a été remplacé par les voitures et les motos. Les éléphants ont donc été détournés de leurs habitudes et employés pour le tourisme, à travailler toute la journée, on les empêchant de manger lorsqu’ils avaient du monde sur leur dos. Il n’était pas heureux et beaucoup sont tombés malade.
C’est pourquoi aujourd’hui, des centres pour éléphant fleurissent un peu partout dans la région, WWF, Éléphant Valley project, ou encore de plus petites structures appartenant aux minorités.

Nous avons eu la chance d’observer deux éléphants femelle de 50 et 60 ans. C’était incroyable de les voir dans leur milieu naturel. Nous avons pu leur donner pas mal de banane avant de pouvoir les voir prendre leur bain près d’une cascade. Camille est la plus courageuse et donc la seule a être monté sur leur dos pendant le bain.
Avant de rentrer à Sem Monorom, nous avons fait une rapide pose sur une exploitation de café et de poivre. Ici les caféiers poussent au milieu des arbres à durian, fruit adoré des Cambodgiens, mais souvent détesté des touristes. L’odeur est vraiment forte et plutôt écoeurante. Nous avons terminé cette superbe expedition sous un gros orage, encore une fois la pluie n’arrive qu’en fin de journée et nous avons eu la chance de pouvoir profiter du soleil.
Le soir, nous allons découvrir une délicieuse soupe kmer dans un restaurant tenu par un américain. Il était arrivé il y a bientôt 4 ans et est tombé amoureux de la région.
Le 10 juin, matinée école avant de prendre le bus pour Kratie. Et une nouvelle fois, il faut s’armer de patience pour que les filles restent concentrées.

Kratie est une ville paisible étendue le long du Mékong. Nous nous installons au Balcony guesthouse pour 4 nuits finalement. Nos chambres ont une vue sur le fleuve, ainsi que le bar restaurant du dernier étage. Selon le lonely planète, c’est encore un des endroits où il faut admirer un des plus beau coucher de soleil.
Nous partons dès le lendemain avec un tuktuk pour aller à la rencontre de ces fameux dauphins d’eau douce de l’Irrawaddy. Nous restons une bonne heure à bord d’une grande barque et avons la chance d’en apercevoir quelques-uns de loin. Enfin, nous verrons surtout leurs ailerons.

Nous visitons encore une fois une pagode, une montagne sacrée avec ses 1000 marches et son monastère, et un minuscule centre pour sauvegarder les tortues du Mékong. Une variété que nous n’avions encore jamais vu. Nous nous verrons que des bébés, mais grâce à une vidéo, nous apprendrons qu’une fois adulte, elles peuvent atteindre 2 m, et qu’elles sont plus ou moins dangereuses. Elles sortent la tête à une vitesse aussi rapide qu’un serpent et leurs dents sont très coupantes.

Un autre jour, nous empruntons le ferry pour nous rendre sur l’île de Koh Trong. Un imposant banc de sable au lieu du Mékong où nous louons des vélos pour faire le tour, environ 1h. L’île est très belle et bien entretenue. Les petites cabanes en bois, toutes sur pilotis, sont alignées le long d’un petit chemin. Chacune possède son jardin avec bananiers, pamplemousses, papayes…
Nous avons la chance en traversant un champ, de rencontrer un paysan qui venait juste d’aider une vache à mettre bas. Les filles sont impressionnées. Il faut déjà que le petit veau se mette debout sur ses jambes.

Un peu plus loin, c’est un serpent d’au moins de 2 mètres que j’aperçois en train de s’enfuir.
Et oui, on oublie rapidement qu’on est dans des pays tropicaux.

Cette pause est passée vite et nous a fait du bien. Le soir nous pouvions donc admirer le coucher du soleil en sirotant notre verre, tout en discutant avec d’autres voyageurs. Une jeune française partie pour 10 mois en Asie et Australie, un Français qui profite de ses congés pour visiter Kratie, un espagnol parti pour deux ans en vélo qui a traversé l’Inde, le Bangladesh et continue vers le nord, Chine, Mongolie… Quel courage !

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