Phnom Penh, l’ancienne perle d’Asie

Le 2 juin, nous nous réveillons tôt pouvoir prendre un bateau qui nous conduit à Phnom Penh. 5 heures de navigation en comptant la pause pour tamponner nos passeports.

Encore une nouvelle étape de franchie, on s’approche cruellement des derniers pays de notre aventure d’un an. Et c’est d’autant plus vrai que Élodie et Bertrand, nos amis croisés en Nouvelle-Zélande, sont à l’aéroport en attendant leur vol pour un retour en Bretagne. Et un message de Brian, le lendemain, qui lui est de retour pour les États-Unis.

C’est donc par le Mékong que nous accostons à Phnom Penh. À première vue, la ville semble loin de l’agitation de Hô-Chi-Minh-Ville, les bâtiments sont en moyenne assez bas, de quatre ou cinq étages. L’hôtel est très bien situé, dans le centre mais dans une toute petite rue, donc très calme. Et pour couronner le tout il y a même une piscine. Mais on est loin des chaleurs rencontrées dans certains endroits, Bangkok, Vientiane, Hô-Chi-Minh. La saison des pluies commence, tous les jours en fin d’après-midi, il pleut.

Nous partons dès le lendemain matin à la découverte du Palais-Royal. Une grande partie n’est pas accessible au public, car il est toujours habité par la famille royale. Résidence officielle de l’actuel roi Sihamoni. Les bâtiments semblent assez récents ou en restauration. Nous apprendrons qu’ils avaient été en partie détruit par les Khmers rouges. Nous avons tout de même accès à la salle du trône et un ensemble de petites dépendances. Le lieu n’est pas sans nous rappeler les temples thaïlandais. Ce sont des bâtiments assez chargés, ors et décorations en tous genre.
La Pagode d’Argent, doit son nom à son sol, ce sont plus de 5000 dalles d’argent.

L’entrée du palais est assez chère, et à Phnom Penh tous les prix sont indiqués en premier en dollars. Nous voilà donc avec des billets verts dans le portefeuille, et la manipulation des deux monnaies, Riel et dollars, et assez compliquée dans les premiers jours. La valeur du riel étant très fluctuante, les cambodgiens, à la ville comme à la campagne, préfèrent le dollar. Vu à quelle allure les billets sont écoulés, on espère que le reste du pays n’est pas aussi cher que la capitale.

Un musée par jour est une moyenne qui convient à tout le monde, donc après le petit-déjeuner nous prenons un tuktuk pour aller visiter le musée Tuol Sleng, le musée du génocide. En 1975, les forces de sécurité de Pol Pot firent du lycée Tuol Svay Prey, la prison de haute sécurité S-21. Ça deviendra rapidement le plus grand centre de détention et de torture du pays.

Les bâtiments de l’ancien lycée sont restés dans leur jus ce qui rend les lieux authentiques. Armés chacun d’écouteurs, nous déambulons dans les différentes salles en écoutant des témoignages bouleversants qui retracent les atrocités commises ici. Cette visite nous donne le ton de ce qu’a subi le Cambodge, il n’y a pas si longtemps. Il ne faut pas oublier que les Khmers sont chassés de Phnom Penh fin 78, mais restent cachés dans les campagnes et forêts. Ce n’est qu’au début des années 2000 que la population a pu vivre librement.

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